Laponie en ski nordique - 2017

Sam, Nohé, Théo, Diedrik

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Qu'avons nous vécu durant ces 15 jours !

L'aventure

L'arrivée à Kiillopaa

Chers globe-trotters, pour vous raconter notre aventure en Laponie, nous commencerons par vous résumer notre arrivée à Ivalo jusqu’à Kiillopäa : le “campement de base”. Arrivés à Ivalo, nous prenons un bus pour Saariselka où nous passons notre première nuit. Saariselka est une petite station de sports d'hiver faisant partie de la commune d’Inari. On y trouve quelques commerces ainsi qu’un bar et un petit kebab traditionnel de viande de renne (le Rykimä à conseiller !).

L'hébergement est très chaleureux, vous y trouverez un sauna dans votre chambre et avec un peu de chance, vous assisterez à des chants et danses folkloriques, atypiques. Observez ainsi la passion et le rythme Lapon: bon courage ;) Le lendemain matin, nous prenons un bus pour rejoindre Kiilopäa et ainsi débuter notre aventure.


Tester le matériel et apprivoiser l'environnement

Nous nous retrouvons aux portes du parc Urho Kekkonen. Ce dernier s’étend sur 2550 km² au nord-est de la Finlande jusqu’à la frontière russe. Nous déposons nos affaires dans nos chambres. Après une courte pause sur le temps de midi, la première mission est de récupérer nos équipements. Nous louons des paires de skis nordiques ainsi que des bâtons, plus 2 pulkas (luges pour transporter le matériel). L’objectif de la journée est d’atteindre un petit lac de l’autre côté du versant appelé Luulampi Cela représente 12 km aller-retour. Cette première expérience a pour but de tester le matériel, l’environnement et de se faire une idée des conditions physiques et mentales qui nous attendent. Stratégiquement nous emportons le minimum, inutile de s’épuiser avant le grand départ ! Rapidement, après un bon dénivelé on se rend compte que le ski nordique est tout un art…

La pulka est légère et heureusement car la montée se passe relativement bien. Cependant la descente est une autre histoire. De plus nous découvrons la beauté du paysage et cette nature omniprésente. Le vent, le brouillard se lèvent, le froid gèle les extrémités découvertes de votre corps. Nous étudions notre équipement pour que le road trip se déroule dans les meilleurs conditions et optimiser un temps si précieux. Tant bien que mal, nous arrivons à destination et faisons une brève pause. On se ravitaille en eau et en nourriture afin de reprendre des forces pour le retour. La nuit arrive et le froid se fait de plus en plus ressentir, impossible de rester sans mouvement, bouger est l’unique règle dans le grand froid !

Texte alternatif

Retour vers Kiilopäa après la montée que nous faisons à pied et la descente où nous essuyons quelques chutes. Nous nous retrouvons alors au sauna puis au restaurant pour ainsi totalement récupérer de cette journée. Il est temps de se concerter et de faire le point. Après une courte hésitation sur notre moyen de transport, nous optons malgré tout pour les skis nordiques plutôt que les raquettes car la poudreuse est omniprésente surtout en hors-piste ou le risque de s’enfoncer et de s’épuiser est présent. La dernière mission est l’organisation des pulkas. L’une comprendra le matériel et l ‘autre la nourriture et l’eau. Chacun retrouve sa chambre pour profiter de sa dernière nuit de luxe et de confort afin de mieux le quitter. Une préparation mentale est alors nécessaire car nous savons pertinemment que nous allons en chier et il ne faudra pas oublier de profiter de l’instant présent...

L'aventure commence !

Réveil actif, quelle excitation ! Nous remballons le matériel et les backpacks et c’est parti, le moment tant attendu est arrivé. La liberté, l’aventure commence réellement. 2 porteurs de pulkas et 2 éclaireurs non loin de leurs binômes en cas d’incident. Les sacs à dos pèsent au moins 15kg et la pulka, à elle seule, quasiment le double ! Oui, nous sommes déjà loin de ce premier jour où les conditions étaient très différentes ! Mais nous gardons le sourire, c’est l'énergie d’une grande motivation. Très rapidement un lien de solidarité se crée, une communication active se met en place. Puis laisse place à la beauté des grandes étendues de la toundra finlandaise et de son relief à ne pas négliger. Imaginez cette autarcie et cet émerveillement face à la nature.

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Notre objectif de la journée est d’atteindre Suomunruoktu, une cabane isolée à 13km de Kiiloppäa, en plein milieu d’Urho Kekkonen. En début d'après-midi nous faisons halte dans une petite cabane où nous pouvons nous reposer et nous ravitailler (Niilanpäa). Pas le temps de se faire une soupe ou un plat lyophilisé car n’oublions pas la règle avec le froid. Restez en mouvement car les tremblements, l’engourdissement et cette sensation de brûlures apparaissent vite sur les extrémités de votre corps. Nous repartons très vite et nous changeons les rôles de porteurs et d’éclaireurs. Le mental se remet en action car le poids du matériel se fait déjà ressentir. Des petites discussions sur diverses sujets, quelques photos et vidéos tout en appréciant le paysage et nous entamons déjà la dernière ligne droite vers notre cabane. Première petite galère, durant une longue descente, Noé prit de fatigue réalise une magnifique chute qui lui coûtera un bâton de ski ! Les aléas du road trip... La nuit tombe, l‘épuisement physique est à l’heure, c’est alors que nous distinguons au loin notre cabane ! Victoire, l'excitation et la palpitation de notre cœur s’intensifient. Nous découvrons notre habitat cosy avec beaucoup de charme en plein milieu de la nature. Nous avons à disposition une petite cuisine (petite gazinière, casseroles) une petite table, des lits et un poêle. La première mission est de se réchauffer et de faire sécher nos vêtements au plus vite. Nous allumons un petit feu dans le poêle et nous comprendrons que celui-ci deviendra un ami pendant toute notre aventure ! Il est temps de décompresser, rien de tel qu’un petit apéro et un bon repas pour récupérer un maximum de force pour l’étape suivante. Une bonne nuit amplement méritée et nous serons opérationnels pour le lendemain.

De bon matin, après avoir mangé notre fameux porridge sans oublier le café, nous reprenons la route. Notre objectif à atteindre se nomme Tuskukuru, une autre cabane située à 15km sur le nid de la rivière. Avant cela nous faisons un léger crochet par Salomlumpi, un petit abri prévu pour se restaurer. Nous ne savions pas encore que cet abri marquerait nos mémoires… Nous arrivons vers midi, une petite pause vue sur le lac gelé puis nous repartons mais cette fois-ci nous tentons notre premier hors-piste.

A l’aide de la boussole, de la carte et du petit GPS nous essayons dignement de nous orienter. Très vite nous nous apercevons que le chemin est quasiment impraticable... la couche de neige est tellement épaisse, presque 1 mètre. Notre itinéraire semble compromis…

Il est très difficile d’avancer et de tirer les pulkas surtout quand nous traversons des rivières à moitié gelées en ski nordique...! Les conditions deviennent de plus en plus difficiles et la nuit commence à tomber. On ne vous cache pas que nous nous apercevons petit à petit que nous sommes bel et bien perdus au milieu de nulle part et le pire reste à venir. Devant nous se dresse une énorme colline, le moral est au plus bas, la fatigue est constamment présente. Reprenons-nous ! Soyons solidaires tel un groupe soudé ! Nous utilisons une petite technique de coordination : le 1, 2,3 tirer ! Les skis de randonnée crissent sur la neige, mais finissent par nous arracher de cette galère ! Nous nous encordons avec notre binôme puis avec coordination et communication nous tirons chacun de notre côté à l’unisson. Ces efforts communs ressoudent les troupes et renforcent le moral.

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C’est ainsi que nous surmontons ce premier obstacle. Il fait de plus en plus noir. Nous continuons à avancer dans le but de retrouver une piste, des traces… Tout à coup, un petit renard vient à notre rencontre. Avec superstition, nous pensons que la chance revient et que les traces ne sont pas très loin ! Pour cela nous devons traverser une nouvelle rivière. Le premier binôme traverse et remonte de l’autre côté avec succès. Pour mon binôme cela se passe différemment. Nous entamons la remontée sur l’autre bord puis tout d’un coup la rivière s'affaisse. J’ai juste le temps de sauter sur le côté puis contourner le trou d’eau qui se forme et qui grandit petit à petit ! Avec conviction et de toute ma force je ne parviens tout de même pas à remonter la pente et commence à m’enfoncer dans la neige jusqu’à être totalement immobilisé ! Je jette un œil derrière moi et vois la pulka à deux doigts de trépasser dans l’eau gelée avec toute notre nourriture...

C’est alors que Diedrik et Sam font demi-tour et viennent à notre secours. Nous arrivons de justesse à nous libérer et à sortir la pulka de cette galère. Finalement, la chance n’était peut-être pas encore revenue... mais quelques minutes plus tard nous entendons Sam nous crier : « j’ai retrouvé des traces…NOS traces... » Eh oui nous avons pendant une petite dizaine de kilomètres, fait une boucle sans le savoir pour ainsi revenir à Salomlumpi ce fameux abri. Décidément Urho Kekkonen et notre boussole nous joueront bien des tours… Nous n’avons plus le choix, la fatigue et l’épuisement est total. La nuit est déjà bien avancée. Nous prenons donc la sage décision de dormir dans ce petit abri d'urgence. Nous retirons nos chaussures de ski car nos pieds sont trempés. Nous craignons les engelures. Nous faisons un petit feu pour se réchauffer et faire sécher nos vêtements puis organisons l’abri en mettant la toile de tente pour se protéger du vent. Nous mangeons un plat lyophilisé et tout le monde regagne son duvet. Aurais-je oublié que le thermomètre indique -25 degrés ?! Il est fort probable que nous passerons la nuit la plus froide de notre vie. Bizarrement nous nous écroulons dans un sommeil profond. Une seule question : Que va-t-on faire le lendemain matin...?

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Le réveil est brutal, il est difficile de se motiver et de sortir de son duvet où la température extérieur est de -27 degrés. Nohé et Diedrik sortent les premiers. L’un allume le feu et l’autre avec détermination retourne sur nos traces car nous avons fait tomber l’un de nos thermos dans la galère d’hier soir. Nous faisons sécher les gants et chaussures encore mouillés pendant que nous allons remplir les thermos au lac. Nos doigts sont glacés et de retour au feu nous constatons avec joie que ma paire de gants et une paire de chaussures ont malheuresement fondus... Un conseil : ne mettez pas vos affaires trempées trop proches du feu ! Un peu dépités nous repartons car à -27 degrés tout gèle en 15min. Nous nous référons uniquement au GPS puis nous entamons notre route en direction de gorges ou l’on retrouve une petite rivière partiellement gelée. Nous ne sommes pas sereins, nous la traversons puis montons petit à petit la pente de l’autre côté. Nous recommençons à avancer à l’aveugle, le terrain est de plus en plus hostile en raison de la situation géographique.

Stop ! Nous ne pouvons plus continuer ce chemin vers Tuskukuru dans ces conditions ! Nous skions depuis 2h30 et nous constatons que nous avons fait que 800 mètres...! Nous rebroussons chemin en prenant notre temps car une fausse manip avec la pulka et celle-ci se retrouvera au fond de la gorge avec son porteur ! Le risque et le danger sont très élevés. Sam est nommé éclaireur et nous sort de ce bourbier ! Sur le retour nous croisons 3 skieurs sur nos traces ! Nous leurs faisons comprendre que ce sont nos traces et qu’elles ne mènent nulle part ou du moins que ce n’est pas le bon chemin ! Ne suivez pas toutes les traces ! Suivez celles des motoneiges qui vous amèneront certainement à la prochaine cabane ou abri. De retour à Salomlumpi, Nous prenons la décision de rebrousser chemin et de repartir pour notre première cabane, Suomunruoktu.

Sam ne se sent pas très bien, la veille de l'eau a été renversé par mégarde dans ces chaussures, cette eau a gelée toute la nuit pour devenir de la glâce au petit matin. Ses pieds sont congelés, il ne sent plus ses orteils depuis plus d'une heure et son épuisement lui retire toute forme d’énergie. Nous nous organisons pour lui porter son sac à dos jusqu’à la cabane.

Il est vraiment temps de faire le point sur ces 3 premiers jours! Nous arrivons enfin à destination et nous nous remettons au chaud. Vive le feu ! Nous reprenons des forces et faisons le bilan. C’est un échec ou plutôt une expérience qui aurait pu se dérouler différemment et très mal finir. Le hors-piste est dangereux et peut vous conduire très vite dans une impasse ou les risques et les embûches sont nombreuses. S'égarer avec des conditions climatiques extrêmes peut entrainer la mort. Heureusement, lors de notre préparation nous avons anticipé cette situation et nous avons pu nous équiper suffisement. Une touche de naïveté et de déception se lisent dans nos regards. Nous constatons que notre itinéraire de base est irréalisable et beaucoup trop surestimé...

Pour ne pas perdre le goût de cette belle aventure. Nous revoyons avec précision notre itinéraire. La route est encore longue et nous avons perdu déjà 1 jour. De plus, il est maintenant impossible de revivre cette expérience car nous n’arriverons jamais à temps à Kiilopäa dans les délais. Nous décidons alors que notre point de chute le plus loin sera le lac de Luirojärvi ou nous resterons quelques jours ou nous pourront ainsi réellement profiter de l’instant présent. Quartier libre, chacun s’occupe. Promenade en skis de randonnée ou à pied, construction d’un porche en neige, lecture et méditation. Avec détermination, Diedrik sort le kit de couture et recoud tant bien que mal mes gants. Cela fait du bien au moral ! Nous n’avons plus qu’à nous reposer et repartir sur le bon chemin vers Tuskukuru !

Epuisés, nous avons passé une très bonne nuit après ce petit périple. Nous ne perdons pas de temps et reprenons la route pour Tuskukuru. Il fait beau, le moral est de nouveau présent ! Nous avançons avec un rythme soutenu, plus rien ne peut nous arrêter à part ce panorama grandiose. Nous traversons une crête, le paysage et le ciel sont somptueux. Les couleurs chatoient et tendent du bleu au vert en passant par le rouge et le violet : improbable ! Nous croisons un photographe finlandais qui nous indique la distance et le temps restant.

Nous lui racontons nos exploits de la veille et sans hésiter il éclate de rire en nous faisant comprendre que nous sommes jeunes et fous. Il nous reste encore 2h et cette étendue désertique à perte de vue est interminable. Sommes-nous encore perdus? La fatigue se manifeste et les chutes arrivent fréquemment. En prenant du recul, la fatigue s’estompe et laisse place à cette chance d’être au milieu de ce parc.

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Je prends les devants car les arrêts sont trop fréquents et cassent un certain rythme. Après une longue et belle descente, nous retrouvons enfin une sensation de contrôle, de maîtrise des skis nordiques et de la pulka. Je lève la tête et aperçoit la cabane. Un plaisir jouissif ! 2ème et grosse victoire, l’objectif est atteint. La routine se met en place, le feu, l’eau, la nourriture et la contemplation.

Le couché de soleil est remarquable, ces couleurs pourpres font rêver. Nous préparons l’apéro et nous distinguons à travers la fenêtre quelqu'un qui arrive. Un homme grand et fin nommé Marcel fait son entrée. Il est suisse et travaille en tant que garde forestier non loin de chez lui. Sur un coup de tête il décida de prendre son backpack, de s’équiper et s’organiser un road trip jusqu’en Laponie. Il est méthodique et très avenant. Nous nous racontons nos histoires de voyages sans oublier les premiers jours dans le parc. Nous n’avons certainement pas le même niveau, car Marcel a parcouru 28 km en une journée, c’est à dire Killopäa jusqu'à Tuskukuru !

Au menu couscous à volonté nous ne nous refusons rien ! Il est temps de se reposer pour affronter, ou plutôt apprécier, les 8 kms qui nous séparent du lac Luirojarvi. Tout le monde au lit sur le point de s’endormir à part notre ami Diedrik qui continue de photographier ce très beau lieu ! D’un pas déterminé, il rentre dans la cabane et crie : Les aurores Boréales sont là ! Dans les premiers instants nous pensons à l’une de ses farces. Puis rapidement nous comprenons que non, elles sont bel et bien au rendez-vous, en train de se promener dans le ciel tout comme nous sur terre. Nous sortons brusquement et découvrons ce ciel parsemé d’étoiles, une lune quasiment pleine et ces traînées verdâtres en mouvement. Quel spectacle envoûtant ! Nous nous couvrons et allons admirer celui-ci au bord de la rivière. Elles partent, reviennent s’intensifient, s'adoucissent comme par magie. La chance est de retour, nous pouvons nous coucher paisiblement et faire de beaux rêves.

Le lac

Réveil agréable, un petit déjeuner au calme. 9h45 nous partons de cet endroit inoubliable. Marcel a pris de l’avance et doit déjà être arrivé. La route est magnifique, l’effort est moindre et nous avançons avec aisance : un vrai bonheur ! Des descentes fortement sympathiques. Petite galère, suite à une descente à pic, à l’encordement des deux partenaires et à la chute, la sangle du harnais faisant partie de la pulka s'arrache instantanément. Encore une bricole à réparer ! Nous arrivons déjà à destination. Le lac de Luirojarvi et son étendue désertique se dressent devant nous. Ce lieu sera notre terrain d’aventures et de méditation pour les 3 prochains jours. Notre hutte s’appelle “Hilton”. Attention grand luxe, une capacité d’accueil de 24 personnes avec cuisine et table sans oublier le poêle. A côté se trouve une petite pièce munie d’un poêle et de quelques fils pour accrocher ses affaires mouillées. Nous l’appelons la chaufferie...

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Petit repérage sur le lac ou nous distinguons, au loin, Marcel avançant aisément sur ses skis de randonnée. Nous nous faisons le plat lyophilisé tant attendu : le Sate babi. Requinqués nous prenons le thé sur le toit de notre cabane tout en nous laissant entraîner par certaines pensées. Pourquoi ne pas rester quelques mois ! Les activités de la journée sont : la pêche, le sauna, la musique et quelques jeux de cartes. Rien ne mord mais le sauna est déjà en préparation. Petit apéro puis détente au sauna avec Marcel afin de bien profiter de cette fin de journée. Nous nous préparons pour faire une petite soirée sur le lac ou nous allumons un feu et construisons des fauteuils et banc en neige. Les aurores boréales seront t’elles au rendez-vous ?

Pas ce soir, mais le bonheur et ce décor inimaginable nous comblent amplement. Nous avons atteint avec succès l'objectif du road trip, l’apogée de la liberté ! Nous passons ainsi notre première nuit au lac de Luirojarvi! Le réveil est cool, pas d’impératif pour la journée. Nous temporisons et faisons quartier libre. Chacun part de son côté sur le lac gelé, promenade, pêche, et méditation résument notre matinée.

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N’oublions pas la routine en Laponie. Couper du bois pour alimenter les poêles, chercher de l’eau au lac ou à la rivière pour préparer la nourriture et s’hydrater. Voici les tâches essentielles de la vie pour les ermites. Notre ami Marcel part pour l’ascension de la montagne et découvrir une belle cascade. Le temps est ensoleillé, nous décidons de passer notre après-midi à construire un igloo. Presque 5 h de boulot et nous arrivons à l’heure de l’apéro. Nous sommes fiers de notre travail. Le repas est prêt et toujours pas de signe de vie de Marcel. Il est parti depuis presque 6h et aucun moyen de le contacter. Nous sommes inquiets, nous l’attendons avec impatience tout en observant quelques aurores boréales. Petite soirée dans l’igloo et apercevons au loin Marcel. Tout va bien, il a attendu le coucher du soleil et la montée de la pleine lune.

La fatigue se fait ressentir, deuxième nuit agréable dans notre superbe cabane. Dimanche, notre dernier jour sur le lac. Le temps est couvert, il a neigé pendant la nuit. Sam tombe malade, certainement une petite bronchite. Ses tendons sont légèrement enflammés, stratégiquement il ne prendra pas le risque de s’épuiser d’avantage pour l’ascension de la montagne avec nous. Notre objectif est d’atteindre le sommet, Nous commençons à monter et la chute de neige commence à s'intensifier. Le vent et le blizzard se lèvent, nous avons déchaussés pour augmenter nos chances de gravir la montagne. Nous ne voyons plus rien et les traces s’effacent à une vitesse incroyable derrière nous ! Nous devons absolument retrouver nos skis, et après quelques recherches au loin nous les apercevons, ouf ! Demi-tour, nous rentrons, cela nous a déjà bien épuisés et demain nous devons affronter la journée la plus dure de l’aventure ! Après-midi pêche et préparation du sauna. Chacune des tâches met énormément de temps. Le bois est humide et ne prend pas feu, rien ne mord, bref nous passons 3h avec acharnement pour enfin profiter pleinement et c’est d’autant plus gratifiant. Préparation mentale pour cette fameuse journée du lendemain et partir vers ce lieu inoubliable.

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Réveil matinal, tout d’abord le petit déjeuner afin de prendre un maximum de force pour cette longue route jusqu’à Lankojarvi. Ce trajet représente 20 kms dont une partie en hors-piste. Nous nous préparons mentalement et rangeons soigneusement notre équipement. Adieu lac de Luirojarvi, mémorable havre de paix...

Il est 9 h et nous partons d’un pas motivé, après quelques montées et descentes nous arrivons sur une crête qui surplombe l'horizon et les diverses vallées. Le paysage est divin, somptueux et nous effectuons notre première halte. Au bout des 10 premiers kilomètres, la fatigue se fait ressentir pour certains alors que Noë fait preuve d’une grande motivation. Nous attendons avec impatience l’arrêt pour nous ravitailler. Nous cherchons puis nous découvrons un panneau, juste un panneau marquant notre lieu de ravitaillement… nous déchaussons mais nous nous enfonçons dans la neige, c'est hallucinant. Tant bien que mal nous faisons rapidement à manger.

Des lentilles lyophilisés fortement appréciées mais toujours pas le temps pour notre bonne soupe marocaine. Nous avons de la chance il fait beau et le froid ne nous perturbe pas. Nous reprenons alors la route et tout d’un coup quelque chose frappe notre attention. Un nuage arc-en-ciel ou encore nuage iridescent. Magique, inoubliable telle une porte vers un autre monde. Le moral remonte et la détermination se fait ressentir parmi nous ! Peu de temps après nous constatons que la neige est collante sans doute à cause des quelques précipitations en début de matinée. Le ski n'est plus possible, nous devons finir notre marche à pied en Toundra : les fameuses. La route est interminable mais nous avons retrouvé des traces. Il ne nous reste plus que 5 kms de marche.

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La nuit tombe. Pour se motiver Sam nous met de la musique entraînante et c’est alors que nous constatons un ciel très étoilé. Le moral et le mental se maintiennent, à la lisière de la forêt nous apercevons enfin les petites cabanes ! Une petite fumée se dégage de la cheminée, des odeurs se font sentir. Nous passons un petit lac, un craquement se fait entendre… pas sereins ! Nous arrivons avec soulagement et fierté. Il est 20h, Nous avons mis un peu plus de 10h. Au loin nous repérons les longs skis d’une personne familière : Marcel ! Avec surprise et joie nous le retrouvons. Sans étonnement particulier, celui-ci est arrivé un peu plus tôt dans la journée. Nous organisons rapidement notre cabane et notre routine habituelle. Petite dernière soirée en perspective avec Marcel, nous célébrons notre arrivée avec un énorme repas accompagné de bons breuvages. Nous discutons de cette longue étape franchie avec succès et difficultés sans oublier les nombreux paysages parcourus. Il est déjà tard, brossage de dents à la belle étoile et nous nous souhaitons une nuit méritée avant la dernière ligne droite.

Réveil en douceur, nous nous souhaitons une bonne saint Valentin en plein milieu de ce parc : fortement original ! Des motos neige sont de passage pour ravitailler en bois. Il fait beau et nous partons pour Rautulampi qui se situe à 7 kms, une formalité après ce que l’on vient d’endurer. Nous arrivons vite à destination sur les coups de midi. Cette petite cabane sert d’abri pour se réchauffer et se ravitailler. Elle n’est donc pas équipée pour passer une nuit mais nous trouverons une solution. Après le repas, les activités sont variées ! L’un fait la sieste, les autres sont à la pêche et le dernier écrit, médite et coupe du bois afin de ranimer le feu. La pêche ne donne rien mais en revanche nous nous spécialisons sur la technique : breaker la glace. Nous croisons quelques personnes faisant un détour ou tout simplement un allé retour de Kiilopäa jusqu’ici.

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La nuit tombe petit à petit et le ciel est étoilé. Une idée nous vient en tête pourquoi ne pas essayer de dormir dehors ? Nous attachons 2 hamacs et construisons un abri adossé à la cabane à même le sol qui nous couvre du vent. Nous nous endormons après avoir entrevu au loin des aurores boréales. 2h plus tard, le thermomètre n’indique plus -5 degrés mais -15 degrés ! Le froid s’infiltre partout. Les premiers rentrent et se mettent au chaud. 2h plus tard les deux autres, Sam et moi font de même. Nous rallumons le feu et nous nous couchons à même le sol, quel luxe ! Nous dormons que 4h avant de reprendre la route. Celle-ci est verglacée, nous essuyons encore et toujours quelques chutes.

7 kilomètres pour atteindre Luulampi, ce petit lac qui était notre premier point de rendez-vous à attendre lors de notre première journée. Nous retrouvons la grosse piste et arrivons à destination. Nous mangeons notre dernier plat lyophilisé et oublions la soupe car je renverse l’intégralité sur le sol... Nous buvons même une cachaça du brésil soigneusement ramenée par Sam et repartons pour la dernière ligne droite. Malgré sa bronchite de plus en plus forte ce breuvage lui donne force et courage pour parcourir les 6 derniers kilomètres avec la pulka. Un dernier gros effort pour gravir cette belle et fameuse montée interminable. En haut, un petit spectacle nous attend. Un petit groupe de rennes sauvages !

La dernière descente avec nos skis et nos pulkas se présente à nous. Une sensation inoubliable, ça y est, c'est alors que nous passons la ligne d’arrivée avec plus de 100 km au compteur ! Une petite photo, nous rendons le matériel puis nous allons au sauna pour mieux décompresser après cette longue expédition. Un petit buffet ainsi qu’une pinte se font plus qu’apprécier. Nous reprenons alors un bus pour Ivalo. Adieu parc d’Urho Kekkonen mais ne t'inquiète pas nous reviendrons pour admirer et contempler ta beauté.

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Le retour à la civilisation

Nous arrivons à Ivalo. Inévitablement le décor change, nous retrouvons des routes, des habitations et la civilisation. Voilà le petit camping d’ivalo, nous allons y séjourner 2 nuits. Nous retrouvons un petit confort, le luxe pour nous. Nous avons l'électricité et de l’eau à disposition y compris la douche ! Nous ne vous cachons pas que les odeurs sont prononcées… Nous faisons une petite soirée pour fêter notre expédition avec succès et nous nous posons une question : Qu’allons-nous faire pendant ces 2 dernier jours ? La nuit porte conseil nous verrons le lendemain. De bon matin, nous allons prendre un petit déjeuner copieux puis nous prenons un bus pour le centre afin de faire des courses et se renseigner à l’office du tourisme des activités à faire.

Nous nous rendons vite compte qu’il n y a pas grand-chose à faire à part payer la peau du cul pour se retrouver avec des touristes et faire de la motoneige ou du chien de traîneau.

Pour vous vendre du rêve ils appellent cela : la chasse aux aurores boréales...

La première idée est de louer une voiture pour monter vers Inari et longer les fjords du nord. Après réflexion nous ne voulons pas passer des heures enfermés dans une voiture. Alors nous trouvons une idée plus originale : louer nos propres motoneiges !

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Nous allons alors au concessionnaire et pour 80 euros par personne nous pouvons en louer de 8h à 17h ! Le prix est identique pour les organismes touristiques et la durée est de seulement 3h... A vous de choisir ! Nous allons au restaurant et rentrons au camping. Petit feu de camp ou nous rencontrons une photographe française s’occupant justement d’organiser des chasses aux aurores boréales ! Elle est en contact avec des scientifiques se situant au nord qui leurs transmettent des coordonnées exactes où les chances de voir les aurores boréales sont maximales. De notre côté nous lui vendons du rêve avec notre expédition.

Le lendemain nous ne perdons pas de temps pour récupérer nos 2 motos neige à 8h du matin. C'est parti à plus de 100km/h nous parcourons les rivières qui nous mènent au vaste lac Inari.

L’objectif est de rejoindre la petite ville d’Inari. Après 45 mn de trajet aucune trace de la ville … Nous regardons le GPS et nous nous apercevons que nous sommes quasiment au bout du lac … Nous avons dû rater le crochet dès le début. Demi-tour, nous entendons des craquements provenant du lac. Apparemment ces craquements pourraient venir d’une dizaine de kilomètres plus loin ! Il y a plusieurs couches sur le lac. La première est la neige, ensuite une fine couche d’eau et pour finir une glace épaisse ! Ne vous inquiétez pas si d’un seul coup vous pensez tomber dans le lac, ce n’est que la deuxième couche du lac. Nous retournons aussitôt à la ville car le manque d’essence est apparent.

A la station-service nous constatons qu’une des motos neige a perdu ses amortisseurs… Nous allons aussitôt la faire réparer avant de se restaurer à la pause du midi.

Nous repartons et cette fois-ci nous nous enfonçons dans la forêt. Notre dernière balade en pleine nature finlandaise. Nous prenons notre temps, Diedrik décide même de faire un bout de chemin à pied pendant que nous profitons de ce monstre neige qui ne pollue pas du tout… Sam en faisant un demi-tour enfonce notre bolide dans la poudreuse... Nous mettons 15mn à régler ce petit problème et décoincer la moto neige. Nous profitons de notre dernière soirée en allant au restaurant accompagné d’un karaoké mémorable… Le lendemain nous nous réveillons, nous allons acheter quelques petits souvenirs et direction l’aéroport non loin du camping. C’est la fin de notre road trip et de cette belle et unique aventure. Nous vous passerons les détails sur notre retour et de cette petite escale à Francfort avant de retrouver la France et notre routine habituelle...

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